Année 2011. Année des grands bouleversements dans le monde arabe. L’histoire est en marche. Les peuples veulent reconquérir dignité, liberté et démocratie. C’est dans ce contexte que l’Association du Cinéma Euro Arabe présente Le Printemps du cinéma arabe.
Notre idée de départ était de montrer tant les films réalisés pendant et sur la Révolution que ceux qui l’annonçaient. Chemin faisant, nous avons réalisé combien un recul est nécessaire aux cinéastes pour construire leurs films sur la Révolution. Ce constat nous a conduit à établir une programmation qui met en valeur une diversité d’expressions filmiques. Dans la sélection, se sont télescopés les témoignages bruts de la réalité et la mise en scène artistique de ces évènements forts de l’histoire, mais tous reflètent une dynamique chargée de sens, voire de poésie. Depuis quelques années déjà, à l’instar du développement du cinéma égyptien indépendant, le cinéma arabe avait commencé sa révolution avec l’arrivée d’une génération assoiffée de liberté, qui avait su défier la censure et développer des moyens d’autoproduction, loin de toute interdiction. Ce cinéma indépendant témoin du réel, a eu un temps d’avance et pris une valeur annonciatrice.
Aujourd’hui, la parole se libère. Une jeunesse sans rapport direct avec le cinéma, mais mue par les mouvements de libération, envahit la toile, invente son langage et expérimente son regard.
Ce langage varié et multiple est le fil conducteur de notre manifestation qui s’ouvre également à des pays qui aspirent au changement. Des productions du Golfe côtoient celles de Syrie, d’Égypte, de Palestine, du Liban et du Maghreb…
Le monde arabe crie ce slogan devenu mythique : « Le Peuple veut la chute du régime » (Al Shaab yourid iskat al nizam) et avec plus de cinquante titres venus de douze pays, ce « Printemps du cinéma arabe » s’en fait l’écho